Quelques chiffres
Le mal de dos est donc omniprésent en France, et dans le Monde! Mais concentrons-nous sur notre cher pays… Dans notre contrée donc, le mal de dos représente la première cause d’invalidité avant 45 ans, coûte entre 1,5 et 2 milliards d’euros à la Sécurité Sociale et 80 % de la population en souffre à un moment de sa vie. C’est dire l’étendue du problème, 8 français sur 10 sont touchés, ont été touchés ou seront touchés par des douleurs dorsales une fois dans leur vie… au minimum tandis que 5 % souffrent à un instant précis (soit plus de 3 millions de personnes en même temps) ! Dans le même temps, 47% des Français déclarent avoir constamment mal au dos. Ils n’étaient que 30 % il y a 30 ans…
Pour avoir une idée de ce que nous faisons subir à notre dos, il est bon de savoir que, chaque jour, nous inclinons notre dos entre 1500 et 2000 fois ,et que 35 % des postures que nous prenons sont nocives. Le mal de dos constitue la première cause de consultation en centres antidouleur. Entre 12 et 34 % de la population souffre de cervicalgie (douleurs au cou) et 35 % des français déclarent avoir eu une lombalgie dans les 12 derniers mois. Enfin, pour bien montrer que tout le monde est touché, 50 % des enfants ont mal au dos et, ce, parfois dès l’âge de 8 ans.
Causes fréquentes
La vie que nous menons marque notre dos… et durablement ! En effet, le mal de dos provient souvent de mauvais traitements dès l’enfance : cartable trop lourd, manque de calcium, vie trop sédentaire, stress des examens, travaux physiques, etc.
Mais, ce n’est pas tout, et la période de vie active fait également souffrir notre dos puisque les positions que l’on prend devant un ordinateur, pour soulever des objets lourds, pour se lever, ou tout simplement pour s’asseoir, influent sur notre dos et sur le risque de lumbago, scoliose, sciatique ou autres. Les douleurs dorsales peuvent être mécaniques, c'est-à-dire qu’elles sont causées par l’usure naturelle des différentes parties du rachis lombaire, ou neurologiques. Dans ce cas, elles proviennent d’un nerf « blessé », notamment dans le cas d’une hernie discale. Elles peuvent s’accompagner de douleurs dans les jambes et/ou les pieds.
Par ailleurs, certaines personnes y sont plus sujettes que d’autres. C’est notamment le cas des personnes obèses puisque la majorité du poids du corps est soutenue par le dos. Dès lors, le fait d’être en surpoids entraîne des pressions et contraintes au niveau du dos et plus particulièrement dans sa partie basse. D’autre part, cela peut provoquer des maladies comme l’ostéoporose, l’ostéoarthrite…
Chez les femmes enceintes les douleurs lombaires sont très fréquentes. En effet, elles sont favorisées par les modifications mécaniques et hormonales de la grossesse et par le développement du f½tus et la prise de poids de la mère. Dès lors, les postures changent, deviennent moins « naturelles » , la relaxine, une hormone abondamment secrétée dès les premiers mois de grossesse augmente l’élasticité des tissus et des articulations. Cela influe donc sur la colonne vertébrale Des douleurs lombaires et fessières apparaissent très régulièrement chez la femme enceinte, elles peuvent tendre vers la hernie discale !
Enfin, les grands sportifs sont également des personnes « à risque » et les douleurs dorsales peuvent provenir d’un accident, d’un choc… ou tout simplement de la multiplication des efforts au fil des ans, d’un manque d’échauffement, d’un entraînement insuffisant ou encore d’un matériel inadapté. Il est vrai que le sport est un très bon moyen de se conserver en forme, d’éviter les douleurs chroniques… et c’est vrai ! Mais attention aux idées reçues puisque certains sports comme le footing, le tennis, le rugby, ou même le golf ou la natation, s’ils ne sont pas pratiqués à bon escient, peuvent entraîner des douleurs lombaires et dorsales qui touchent notamment le système musculo-squelettal.
Le mal de dos, une maladie professionnelle
Pour finir, il est pertinent de noter que le mal de dos est une maladie professionnelle au sens où elle peut survenir très souvent sur le lieu de travail et, qu'elle touche toutes les catégories socioprofessionnelles. En effet, qu’il s’agisse de personnes travaillant en usine, en station debout, de déménageurs soulevant des objets extrêmement lourds toute la journée, ou de cadres d’entreprises sédentaires, toute la population professionnelle est touchée. Effectivement, s’il est aisé de comprendre pourquoi les travaux manuels engendrent des douleurs, il ne faut pas négliger les postures prises par les personnes sédentaires qui travaillent sur leur ordinateur toute la journée, et ne lèvent que pour de simples pauses de quelques minutes. Il est donc fréquent que ces personnes se penchent en avant, se tiennent mal ou aient le dos cambré face à leur ordinateur…
Le mal de dos est donc omniprésent dans tous les lieux de travail mais est également un fléau pour la Sécurité Sociale (comme vu plus haut) et pour les employeurs puisqu’en 2000, les journées de travail « perdues » à cause de ces maux se chiffraient à 3,6 millions ! C’est d’ailleurs la première cause d’invalidité chez les moins de 45 ans et la deuxième cause invoquée pour les arrêts de travail. Egalement, le mal de dos représente 13 % des accidents de travail chaque année en France et la lombalgie est même la première cause d’accident de travail et d’arrêt, y compris avec incapacité permanente, pour les personnes faisant de la manutention!
Enfin, comment ne pas parler du stress qui joue une part très importante dans l’apparition des maux dorsaux qui, vous l’aurez compris, n’épargnent personne, sexe, CSP, âge confondus !